FICTIONS & INTERACTIONS

CERAP, Ligne de recherche

Spécificités et intermédialité des fictions artistiques et visuelles

DÉFINITION DE LA LIGNE DE RECHERCHE

Si la littérature et le cinéma ont nourri une réflexion approfondie sur la fiction, d’autres domaines liés aux arts visuels sont restés largement inexplorés. Cette ligne de recherche a pour ambition d’interroger les particularités de la fiction du point de vue des pratiques artistiques et visuelles. Elle associera étroitement expérimentation et analyse.

Les dispositifs audiovisuels, les modalités d'exposition, les œuvres en ligne constitueront les territoires privilégiés des recherches abordées. Celles-ci engageront la question de la fictionalité des œuvres artistiques et visuelles. Les différentes théories de la fiction ("sémantique", "syntaxique", "pragmatique") permettront d’aborder des notions comme le narrateur, le faire-semblant (Walton), la feintise ludique partagée (Schaeffer) ainsi que le rôle que jouerait la narrativité d'un média dans sa possible fictionalité (Searle, Currie, Menoud).

La notion d’interaction est à comprendre d’un triple point de vue :
- Interaction entre les médias d’une même œuvre : « intermédialité ».
- Interaction entre l’auteur, l’œuvre et l’utilisateur : « interactivité ».
- Interaction entre la fiction et la réalité : « interpénétrations ».
- Interaction entre les médias d’une même œuvre : « intermédialité »

Il s’agira d’étudier les particularités et les relations des différents supports sémiotiques au sein d'une même œuvre et les modes de réalisation de ces fictions artistiques et visuelles. Plus précisément, seront examinés les effets de fiction et de diction qu'un tel mélange des arts est susceptible de provoquer. Autrement dit, est-ce que l'intermédialité, entendue comme intervention rhématique, est capable de faire changer la nature d'une œuvre (Genette, Heinrich) ?

- Interaction entre l’auteur, l’œuvre et l’utilisateur : « interactivité »

L’interaction entendue comme modalité d’immersion — ou de distanciation — permettra de redéfinir la situation classique auteur-œuvre-utilisateur à travers les arts numériques, les dispositifs audiovisuels ou l’exposition d'œuvres plastiques. La notion d’agent intelligent dans les fictions en ligne pourra esquisser une situation limite dans la construction réelle ou fictive du sujet en interaction. L'implication de plusieurs acteurs dans l'élaboration d'une œuvre aura-t-elle un impact sur leurs statuts respectifs ? Et si oui, lequel (Ryan, Pelletier) ?

- Interaction entre la fiction et la réalité : « interpénétrations »

Au-delà des dispositifs interactifs (cognitifs ou appareillés), nous étudierons des fictions artistiques visant à contaminer ou à brouiller plus ou moins volontairement les rapports entre la fiction et la réalité (ou la vérité) — autrement dit, des œuvres dont la structure ou le but sera de questionner leur propre fictionalité et ses limites.

Comité scientifique : Lorenzo Menoud, artiste, chercheur, Suisse, Jérôme Pelletier, chercheur institut J. Nicod, université de Brest, Bernard Guelton, artiste, chercheur Université Paris 1, Marie-Laure Ryan, chercheur, USA.

Membres : Sandrine Morsillo, Commissaire d’exposition, artiste, chercheur, Université Paris 1, Pierre Hyppolite, chercheur, Université de Limoges, Alexandra Saemmer, chercheur, CIEREC, Université de Saint-Étienne, Karim Charredid, doctorant, université Paris 1, Marida Di Crosta, scénariste, doctorante, Université Paris 13, LabSIC, Nikoletta Kerinska, doctorante, Université Paris 1 , Cheng-Yu Pan, doctorant, Université Paris 1, Olga Kisseleva, artiste, chercheur, Université Paris 1, Hervé Bacquet, artiste, chercheur, Université Paris. Cécile Le Talec, artiste, ESA Reims et Université Paris 1.